Jérémie Janot a été élu “Ballon d’Eau fraîche” par les lecteurs des Cahiers du football. À l’occasion de la remise de ce trophée (qui récompense la fidélité à un club, la lucidité sur l’environnement du football, le sens du collectif et le fair-play), le gardien de l’AS Saint-Étienne nous a accordé une longue interview dont voici quelques bons moments.
Retrouvez son interview sur le monde
À cette époque, j’ai disputé quatre ou cinq matches dans ces conditions difficiles. Ce ne sont pas des matches de Ligue des champions, mais les jouer et être bon, ça a toujours été une fierté pour moi.
« C’EST LA TECHNIQUE QUI M’A SAUVÉ »
Vous avez effectué la première partie de votre carrière comme second gardien, vos premières titularisations en L1 vous ont valu des critiques, une partie du public stéphanois vous a pris à partie à certains moments, et le club a souvent donné l’impression de chercher quelqu’un pour vous remplacer…
Dès le départ, rien n’était acquis avec mon profil atypique. Étant quasiment le plus petit gardien d’Europe, il y a des préjugés contre lesquels je ne peux pas lutter. Dans le football actuel, il y a de plus en plus de buts sur coups de pied arrêtés, mais on ne va pas regarder l’erreur de marquage ou la qualité du corner, on va dire: “Il ne fait qu’un mètre 76″.
Cette question de la taille vous poursuit…
Les plus grands gardiens français de l’histoire n’étaient pas les plus grands en taille. Bats, Barthez, Coupet ou Lama mesurent entre 1m80 et 1m83. Même si aujourd’hui la mode revient aux petits footballeurs, j’ai peur qu’on dérive vers le système anglais en ne formant que des truffes. Alors que c’est la technique qu’il faut privilégier! En tout cas, c’est la technique qui m’a sauvé.
Ce scepticisme a contribué à votre motivation?
Au début, quand j’étais titulaire, une partie du public scandait le nom de Jérôme Alonzo. Je ne me suis pas démonté, je me suis dit que c’était un challenge et que j’allais retourner la situation. Il y a eu des matches compliqués, des critiques dans la presse locale, mais j’y suis allé à fond, même si je me disais parfois qu’il ne fallait pas passer à travers. En fait, c’est avec l’arrivée de Carlos Kameni [en janvier 2003], que tout le monde présentait comme un phénomène, que le secteur sportif ici a changé de regard sur moi. Il y a eu un élément de comparaison, et à l’entraînement on a dû se rendre à l’évidence que je n’étais pas un mauvais gardien. Quand on te colle une étiquette comme ça, il est très dur de s’en défaire. C’est pour ça que je remercie Carlos, surtout avec la carrière qu’il a eu ensuite, parce que c’est grâce à lui que tout a changé.
« À CHAQUE FOIS QUE JE SUIS SUR UN TERRAIN, JE SUIS HEUREUX »
On parle souvent de l’amour du maillot et des challenges sportifs, mais est-ce que la qualité de vie a aussi compté dans vos choix?
Il y a des choses qui ne s’achètent pas. Le matin quand j’arrive, je prends un petit café avec l’intendant Fred Émile et les kinés, on refait le monde. En plus, être gardien des Verts de Saint-Étienne, être aimé de Geoffroy, apprécié des gens de la ville, ça n’a pas de prix… J’aurais pu chercher une remise en question, mais ce que j’ai ici, je ne le retrouverai pas ailleurs. Bien sûr, si on me fout dehors, je suis prêt à aller n’importe où, mais à chaque fois que j’ai prolongé, c’était du bonheur.
Bravo Jérémie continue de nous faire rêver!
Seb
Pur délire
Le blog délire qui ne se prend pas la tête.
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