Histoire érotique!
Rien de mieux que de commencer une journée en mettant ses lunettes de soleil à peine montée dans la voiture !
Allez, c’est reparti pour une nouvelle année. Je parcours les 12 kilomètres qui séparent mon appartement de l’école avec la musique à fond et le sourire aux lèvres.
Arrivée au parking, je me gare à coté d’une C3 bleue, la voiture d’Elise. Je descends et me dirige, un cartable dans chaque main, vers les classes. J’entre et dépose mes affaires dans ma classe avant de me diriger vers la classe de ma collègue Elise. La porte est ouverte, je frappe et entre.
« Salut Elise ! Ça va ?
- Salut Julia. Oui ça va et toi ?
- Ma foi depuis hier, tout va bien. J’ai quand même mal dormi. Je ne comprends pas pourquoi je stresse à chaque rentrée alors que tout se déroule toujours très bien !
- Peut-être justement l’appréhension que ça ne se passe pas comme d’habitude ?
- Oui peut-être… »
Nous continuons de papoter. Elise finit de préparer sa classe. De mon côté, tout est déjà prêt et en place, je n’aime pas trop les imprévus le matin et encore moins le jour de la rentrée des élèves.
« Salut les filles !
- Salut Angélique ! lui répondons-nous en chœur.
- J’ai déposé mes gars à l’école, je vais pouvoir enfin penser à… m’occuper des enfants des autres maintenant. » Nous rions de sa remarque et continuons de papoter en faisant les derniers préparatifs, tout cela entre deux éclats de rire. C’est un vrai plaisir de travailler avec elles ; on rit toute la journée.
8h50, nous sortons dans la cour et allons ouvrir la barrière pour accueillir les élèves, dire bonjour aux parents présents, discuter avec ceux que l’on connaît bien et se présenter auprès des nouveaux élèves et nouveaux parents. Notre école est un R.P.I : regroupement pédagogique intercommunal, c’est-à-dire que l’école est répartie sur plusieurs communes. Pour la nôtre, de la petite section jusqu’au CE1, c’est dans le village de Châtain et du CE2 au CM2 c’est dans le village de Villiers distant de 4km. Angélique, Elise et moi sommes institutrices à Villiers. Angélique a la classe de CE2, moi celle de CM1 et Elise s’occupe des CM2. Chacune repère ses élèves et essaie de voir si les nouveaux sont arrivés. Pour moi ce n’est pas trop compliqué car j’ai les anciens élèves d’Angélique. J’ai quand même deux nouveaux élèves cette année : Romain que j’ai vu tout à l’heure et Alexia qui n’a pas l’air d’être encore arrivée. Je fais le tour de la cour du regard. 9h05, nous frappons dans nos mains pour que nos élèves se rangent devant les classes. Mes CM1 et les CM2 se rangent. Les CE2 d’Angélique ont l’air un peu perdu ce qui nous fait sourire. Les parents commencent à partir. J’attends que les élèves se taisent pour les faire entrer et lorsque je m’apprête à le faire, je vois une grosse voiture noire s’arrêter devant l’école, une portière qui s’ouvre et une fillette qui en descend. À peine la porte refermée, la voiture redémarre et part sur les chapeaux de roue. La fillette ouvre la barrière et entre. Je vais à sa rencontre et lui demande son prénom.
« Alexia.
- Eh bien, bienvenue Alexia. Je suis Madame Millet, ta maîtresse de CM1. C’est ton papa qui t’a déposée ? Il avait l’air rudement pressé !
- Non c’est ma maman. Elle est toujours pressée quand il s’agit du travail.
- Ah ! Allez viens, je vais te présenter à tes camarades et nous allons pouvoir entrer. »
Je suis étonnée tout de même que la mère d’Alexia ne soit pas descendue pour accompagner sa fille à la barrière alors qu’elle arrive dans une nouvelle école et que c’est le jour de la rentrée. Enfin, ça ne devrait pas non plus me surprendre plus que ça. Chaque année depuis que je suis instit, j’en vois des vertes et des pas mûres et pourtant je n’enseigne que depuis quatre ans.
« Aller Alex, on est déjà en retard…. dépêches toi un peu ! »
Et voilà c’était toujours comme ça, tout allait de travers, Alexia faisait sa rentrée au Cm1 dans une nouvelle école, je devais la conduire et aller travailler…et on était à la bourre.
Je ferme la maison, monte dans la voiture , Alex derrière moi, se hisse dans sur son siège. Je démarre Enfin, c’est parti… je roule, je pense à tout ce que j’ai à faire ..j’ai la tête ailleurs.
« Maman….hou ! hou ! maman ?
- quoi….hein !
Les appels d’Alex me sortent de mes pensées, elle me regarde, et me dit :
- j’ai oublié mon sac à la maison..
Alors là je peste, je hurle, tout le long du trajet de retour vers la maison :
- mais tu ne peux pas faire attention, tu es grande maintenant, je vais quand même pas être derrière toi jusqu’à tes 18 ans .Et voilà pffffffff …mais vraiment , c’est pas possible !
Elle me regarde l’air de dire, arrête donc, mais quand je suis énervée, je ne peux pas me contenir, et je continue :
- incroyable ! en plus aujourd’hui, mais elle va dire quoi ton instit ? le premier jour en retard, ça fait bien !
- mais maman, c’est pas grave !
- Non en effet c’est pas grave, sauf que je dois faire demi tour parce que tu ne fais pas attention…je ne sais pas moi, tu vas à l’école, c’est logique que tu prennes ton sac ..non ?
- Ben ! oui !
- Oui enfin pfffffffff…..
Je suis divorcée depuis peu après 15 ans de mariage. Nous avons pris cette décision, notre couple n’était plus ce qu’il avait été. On vivait dans l’habitude, plus de passion, plus d’envie. Alors Marc et moi nous nous sommes séparés. Un divorce avec consentement mutuel. Personne n’avait trompé personne, seule la lassitude avait tué l’amour que nous avions l’un pour l’autre. J’avais déménagé et avais la garde de notre fille, mais Marc pouvait venir la chercher quand il le voulait.
Alors j’avais pris une maison pour Alexia et moi .
C’était la rentrée scolaire, en plus dans une nouvelle école, et elle avait trouvé le moyen de nous mettre en retard. Je bouillonne en arrivant devant la maison.
Je me gare, donne les clés à Alex que sort de la voiture et court chercher son sac… Je ronge mon frein….regarde ma montre…c’est sûr , on va être en retard…
- Alex dépêches toi ……
Enfin elle arrive, on redémarre….
Ouf ! nous sommes devant l’école, les élèves viennent juste de rentrer …je reste dans la voiture, me retourne, elle se penche vers moi :
- salut m’man !
et je l’embrasse à mon tour :
- allez bonne journée ma chérie…et à tout à l’heure. Bisous mon coeur …
Elle sort de la voiture, je vérifie qu’elle passe bien le portail de l’école où l’attend une institutrice. Quand je la sais en sécurité, je démarre en trombe. Je file à mon travail… heureusement mon patron est cool…j’arrive vers 8h05, cinq minutes de retard, ça va !
La matinée se déroule bien. Nous mangeons le midi à Châtain avec nos collègues et revenons à 13h20 pour accueillir nos élèves. L’après-midi passe vite aussi. En général, je ne vois pas les journées passées. Il faut toujours être active en classe et enchaîner les activités. 16h30, nous libérons nos élèves et les accompagnons à la barrière. Nous vérifions, surtout en début d’année, que les enfants repartent avec la personne prévue et vérifions pour les autres qu’ils ne s’entre-tuent pas en attendant le car ! M. Joubert, conseiller municipal et père d’un de nos élèves entre dans la cour pour nous faire la bise et nous raconter quelques anecdotes. Il drague Elise depuis la fin de l’année dernière. Avec Angélique, on finit toujours par exploser de rire une fois qu’il est parti. Cette nouille d’Elise ne lui a pas fait comprendre qu’elle avait un copain alors on la charrie. Il est plutôt belle homme, la quarantaine mais il s’écoute parler, moi ça m’exaspère. Tous nos élèves sont partis… non, pas Alexia. Je m’approche pour lui demander qui vient la chercher.
« C’est ma mère normalement. Mais elle est souvent en retard…
- D’accord. Je vais l’attendre avec toi. »
Décidément, cette mère a l’air vraiment spéciale. Elle dépose sa gamine en trois secondes le matin et a déjà du retard pour la récupérer le premier jour. J’ai comme l’impression que ça ne va pas le faire avec cette famille là ! Quinze minutes de retard déjà. Voyons voir ce qu’elle va me dire. Je reviens voir Elise. Angélique est déjà partie, il faut qu’elle récupère ses loulous à l’école. Je discute quelques minutes avec Elise dans la cour encore puis elle retourne dans sa classe. J’attends avec Alexia sa mère. Je regarde ma montre toutes les 30 secondes. Là je devrais être en train de remettre de l’ordre dans ma classe, de faire les affichages des premières notions révisées, de faire mon cahier-journal de la journée etc. et je ne peux pas à cause de cette mère, ça m’agace.
La grosse voiture noire de ce matin arrive en trombe et se gare. Une femme en descend. Elle marche à vive allure et entre dans la cour. Je m’avance lui tend la main et lui dit bonjour. Elle me dit à son tour bonjour et me regarde. J’attends quelques secondes qu’elle me donne une explication mais rien, c’est un comble !
« J’ai attendu vingt-cinq minutes avec votre fille dans la cour. Je me permets de vous rappeler que l’école n’est pas une garderie. - Ah parce que vous croyez que je prends l’école pour une garderie ?! Je suis un peu en retard mais il n’y a pas de quoi en faire un drame ! Vous pensez que je me suis dit ce matin : « Tiens, si j’embêtais la maîtresse de ma fille aujourd’hui… je vais arriver en retard… ça devrait bien l’énerver ! Chouette !!! »
Je la regarde interloquée.
- Ça c’est la meilleure, c’est vous qui arrivez en retard et vous vous permettez de me parler sur ce ton ! On aura tout vu ! Je pense qu’entre adultes, on pourrait s’expliquer calmement sans que vous haussiez le ton et m’agressiez.
- Oui bien sûr… Excusez-moi…
Incroyable. D’un seul coup, elle s’est calmée et me regarde fixement.
- Excusez-moi encore. Viens Alexia, on y va. Dis au revoir à ta maîtresse. »
Je n’en reviens pas. Je reste abasourdie au milieu de la cour. Cette femme est vraiment bizarre. Elle m’incendie alors qu’elle est en tort et trois secondes après elle retrouve son calme et me parle comme si de rien n’était. Après la stupeur, la colère me reprend. Si elle recommence, elle va en entendre parler du pays, ça c’est sûr ! Pour qui elle se prend avec son air hautain, sa grosse voiture et son tailleur ! Le pire dans tout ça, c’est qu’elle est hautaine et classe, vraiment comme je les aime. Elle doit avoir 35, 40ans et je dois dire qu’elle est bien foutue. Nan mais Julia, tu divagues ma pauvre. Tu viens de t’engueuler avec, qu’est-ce qui te prend ? En plus, elle doit être mariée alors vraiment, n’importe quoi ma vieille.
la journée se passe, j’ai beaucoup de travail…je suis la seule en administratif et je suis un peu multifonction…alors entre les commandes, les devis, les factures.. la compta et le téléphone…je peux pas dire que je m’ennuie.. je sors à 16H20, normalement. Mais aujourd’hui, les dieux ont dû m’abandonner… parce que des clients arrivent pour des devis. Mon patron me demande si ça ne me dérange pas de le faire… je réponds que non … et l’heure défile et il est 16H50 quand je sors du travail.. je suis en retard pour aller prendre Alex à l’école…pourvu que sa maîtresse ne l’aie pas laisser toute seule !
J’arrive à l’école, j’ai conduit vite, mais bon j’arrive sans encombre…la cour semble déserte, mais je finis par apercevoir ma fille et son instit qui m’attendent. Je suis rassuré qu’Alex ne soit pas seule. Je marche vers elles rapidement, elles se dirigent vers moi et je vois bien que la maîtresse n’est pas vraiment de bonne humeur… mais moi non plus et si elle me fait une réflexion je sens bien que ça va faire des étincelles.
En quelques secondes, nous sommes l’une en face de l’autre, … …elle me sert la main, un bonjour froid …et elle me dit que cela fait vingt minutes qu’elle attends, que l’école n’est pas une garderie et qu’elle aimerait que cela ne se reproduise pas… je me contiens …Je sais que c’est de ma faute, mais bon, les impondérables, elle doit connaître ? Je ne l’ai pas fait exprès. Je réussis à garder mon calme, mais elle appuie encore sur la corde… Si tous les parents faisaient comme vous mais où irait-on ?…là je ne peux pas me taire…
« Ah parce que vous croyez que je prends l’école pour une garderie ?! Je suis un peu en retard mais il n’y a pas de quoi en faire un drame ! Vous pensez que je me suis dit ce matin : « Tiens, si j’embêtais la maîtresse de ma fille aujourd’hui…j’ vais arriver en retard ….ça devrait bien l’énerver ! chouette !! »
Elle me regarde étonnée de mon attitude, mais ne s’arrête pas pour autant :
- Ça c’est la meilleure, c’est vous qui arrivez en retard et vous vous permettez de me parler sur ce ton ! On aura tout vu ! Je pense qu’entre adultes, on pourrait s’expliquer calmement sans que vous haussiez le ton et m’agressiez.
Cette phrase fait mouche, je m’aperçois en effet que j’y suis allé un peu fort. Je m’arrête tout d’un coup Elle me regarde…c’est une toute jeune femme, je dirais 25/30ans… pas très grande mais bien proportionnée, avec l’énervement, je n’avais pas fait attention …elle est très jolie ..belle même.
Ses paroles me sortent de mes pensées … elle me dit :
« j’ai autre chose à faire que d’attendre et dorénavant j’aimerais que vous soyez à l’heure. »
Je reprends mon calme. Elle a raison, ce n’est pas de sa faute, de plus elle est restée avec Alex, pour m’attendre, elle a peut être un famille, elle aussi ?
Je reprends mon calme, et je m’excuse, je n’aime pas être prise en défaut, un trait de caractère que je déplore mais on ne change pas comme ça. Je lui dit au revoir, prends Alexia par la main, lui demande de dire au revoir à sa maîtresse. Nous partons en la laissant pantoise … arrivée à la voiture je me retourne une dernière fois et je la regarde rentrer dans sa classe, en pensant que je n’ai pas été très courtoise.
Dans la voiture , Alexia me dit qu’elle trouve que je n’ai été pas très sympa avec sa maîtresse, parce qu’elle l’aime bien et qu’elle est gentille. De plus elle est restée avec elle pour m’attendre. Et elle rajoute que vraiment je n’aurai pas dû lui parler comme ça.. que c’est de ma faute, et peut être maintenant, la maîtresse ne va plus l’apprécier…
Je m’en veux aussi, Alex a raison. Mais quel caractère je peux avoir quelque fois ! Je la rassure, et lui promets de ne plus être en retard et de parler avec son institutrice. Je veux couper cours à tout ça, je suis crevée. Après cela elle me raconte comment c’est passé sa journée, qu’elle s’est fait des amies et qu’elle aime bien sa nouvelle école et sa nouvelle maîtresse.
Au moins un point positif aujourd’hui, pensais-je…je suis contente pour elle. Et puis je réfléchis à ce qu’a dit ma fille et je ne peux m’empêcher de penser à cette jeune instit. J’ai été très impolie, en y repensant, je ne me suis même pas excusée, en plus j’ai haussé le ton.. que va t’elle penser de moi ? Oh et pis je m’en fout !!
Non, il faut que je trouve un moyen de lui parler et d’arranger les choses.
Je me gare devant la maison, entre, Alexia derrière moi, me parlant des prochaines vacances avec son père. Je lui dis que j’en parlerai avec lui mais qu’en attendant j’ai plein de choses à faire et elle aussi, dont ses devoirs.
« Non ! la maîtresse ne nous a rien donné à faire parce que c’était le premier jour d’école, par contre j’ai plein de papiers pour toi que tu dois remplir, en souriant ! »
- pfff, comme si j’en avais pas assez à remplir des papiers »
Elle s’en va dans le salon, pendant que je m’affaire dans ma cuisine, pour la préparation du dîner…j’ai un peu la flemme et heureusement j’ai un plat de tondelles ( lasagne farcis) au congélateur que j’ai préparé à l’avance…. C’est bon, Alexia adore , avec une salade cela nous fera un repas très convenable. Alexia a fini de goûter…et me regarde.
« quoi ???
- Pourquoi toi et papa vous avez divorcé, hein ?
- Tu sais ma puce quelque fois on s’aime pour toute la vie et quelque fois, on ne sait pas pourquoi, y a quelque chose qui se casse ou que l’on perd en route et on a plus qu’une simple affection amicale pour la personne que l’on a aimée. »
C’est comme ça, Aléxia me demandait souvent pourquoi Marc et moi n’étions plus ensemble…en fait, elle ne comprend pas trop parce que tous les deux nous nous sommes séparés sans heurts et sans larmes, sans tromperie d’aucune part…nous sommes même restés amis ; alors pour elle c’est un peu difficile à comprendre comment ses deux parents qui s’entendent ne vivent plus ensemble.
Le repas se déroule calmement, j’aime ce moment où l’on peut se poser et être à l’écoute de l’autre …ma fille aussi apprécie, on parle de tout et de rien, elle me raconte des blagues, sa journée , ses amies, ses petits problèmes…on est bien .
e retourne dans ma classe en faisant un crochet par la classe d’Elise. Je toque à la porte et entre. Elise est en train de ranger ses affaires. Je lui raconte ce qui vient de m’arriver.
« Ah ! Je me disais bien que c’était bizarre que tu n’aies pas encore râlé aujourd’hui. Me dit-elle avec un grand sourire !
- Rohhhhh ! Que veux-tu, même à mon âge on ne se refait pas ! Et j’éclate de rire.
- Cette fameuse mère, elle a peut-être eu un imprévu. Elle culpabilisait peut-être en plus d’arriver en retard, or toi, tu la remballes directement. Je comprends un peu qu’elle soit montée sur ses grands chevaux.
- Oui mais elle ne m’a pas donné d’explications pour son retard.
- Ah oui… Bon tu verras bien ce qu’il en est…
- J’avoue que je me suis un peu emportée, c’est bête de ma part… On verra bien quand je la reverrai… Mais bon, il ne faut pas abuser non plus… Bref.
- Bon allez j’y vais moi, Antoine doit m’attendre !
- Ok. Bonne soirée. À demain !
- À demain Julia.
Elise s’en va et je retourne dans ma classe. Je vais enfin pouvoir travailler. Je rédige dans mon cahier-journal ce qu’on a fait dans la journée. Puis je corrige les cahiers du jour parce que l’on a déjà travaillé un peu : des révisions de français et de maths. Ensuite, j’écris en gros ce que l’on a révisé sur des affiches et je les accroche aux murs. Cela permet aux élèves de les voir tous les jours, de s’en imprégner et de s’y référer si besoin pendant certaines activités. Je range enfin mes affaires dans mes cartables et je pars. Il est déjà 18h. Je lirai le petit questionnaire que j’ai fait remplir aux élèves pour mieux les connaître après, quand je serai à l’appart. Allez go ! Je ferme ma classe et m’en vais.
Arrivée à l’appart je termine de travailler puis prend enfin le temps de regarder mes mails. Des mails de l’inspection pour nous proposer tel ou tel projet avec telle ou telle association, un mail de la SNCF pour des tarifs réduits, rien d’intéressant.
Je décide donc de me préparer à manger et je branche la télé. Héloïse ne va tarder à m’appeler. C’est ma copine. Cela fait trois ans que nous sommes ensemble, pour le meilleur et pour le pire ! lol
Nous n’habitons pas ensemble car elle a trouvé un poste à Toulouse, un poste de directrice adjointe des sports. Cela fait 9 mois déjà qu’elle travaille là-bas. Du coup on se voit peu souvent et cela me pèse de plus en plus… mais il va falloir tenir l’année entière car je ne peux pas muter comme ça. En plus, muter dans l’académie de Toulouse, ce n’est pas gagné car il faudrait que j’ai plein de points or je commence seulement ma cinquième année d’enseignement ! Donc j’ai des hauts et des bas et je commence à me poser des questions car au départ elle me disait qu’au bout d’un an elle demanderait sa mutation mais elle ne m’en parle plus… Et elle n’a rien répondu quand je lui ai parlé cet été que je ferais le nécessaire cette année pour essayer de muter et être en septembre 2011 dans l’académie de Toulouse. Je sais bien qu’elle est très introvertie mais quand même…
Mon téléphone portable sonne et me sort de mes réflexions. C’est elle...
Il est l’heure pour Alexia d’aller se coucher, après la douche, pyjama, ordi, télé et au lit. Alexia est couchée, je vais pouvoir penser à moi, enfin, avant j’ai quelques petits trucs à terminer. Je charge le lave vaisselle et le fait tourner, puis je trie mon linge et je mets en route la machine à laver … Il est 22H30 lorsque je m’affale sur le canapé, j’allume la télé, je regarde la fin d’une série…et puis je baille, il est 23H50.
Je suis morte, je crois que je vais me coucher sans demander mon reste… J’éteins les lumières, et je remarque alors que l’ordinateur est allumé, Alexia l’a laissé ouvert…je me penche sur l’écran, prends la souris, pointe sur les fenêtre qu’elle a laisser ouverte afin de les fermer… je regarde l’historique pour voir où elle est allée naviguer, ça va , que des sites autorisés pour son âge. Je ferme donc quand un spam s’ouvre, un site comme des milliers, un site de rencontres coquins ou pas …. Je souffle, je ferme tout ça… J’ai sommeil, demain est autre jour…. Je vais me coucher .
Je plonge dans mon lit, je suis crevée, je tourne et me retourne....je n'arrive pas à dormir. Je regarde l'heure il est 00H45 , ça fait plus de trente minutes que je tourne et retourne dans mon lit ..je repense à mon altercation avec l’instit d’Alex… et je comprends même pas pourquoi ça me tracasse autant ! Mais il va falloir quand même que j’arrange les choses avec elle. Je serais amener à la côtoyer souvent. Et puis je n’ai pas été très correcte, enfin elle n’a pas été commode non plus. Elle aurait pu comprendre que j’ai fait mon possible pour arriver à l’heure. Je me retourne et essaie de penser à dormir. Pourtant je sens que je suis fatiguée, mais le souvenir de ma rencontre avec la jeune institutrice me revient sans cesse. Je suis contrariée, je n’ai jamais eu d’histoire avec les anciennes maîtresses d’Alex. J’avais même de bons contacts avec elles. Bon allez, faut que je dorme, sinon demain ça va être dur de me lever et faudra pas que je sois en retard à nouveau. Mais c’est peine perdue !
Comme le sommeil a l’air de ne pas vouloir venir, je décide de me lever, je vais boire un verre d’eau… Je prends un verre, me sert et je me dirige vers le salon sans allumer la lumière.. j’adore ça, me promener dans la maison ensommeillée , sans lumière !
Je m’assois sur la chaise tournante du bureau …je tourne doucement comme pour me bercer…et puis je ne sais pourquoi, j’ouvre l’ordinateur portable… je vois le logo Window et la page d’accueil s’allumer… La solitude commence à me peser, cela fait maintenant plus de 6 mois que nous sommes séparés et malgré nos différents nous étions un couple qui s’entendait bien sexuellement et cela me commence à me manquer même si je ne suis pas un nymphomane. J’allume Internet et je pianote sur rencontre dans google Le moteur de recherche a trouver plein de sites de rencontre ..j’en prend un au hasard … c’est bizarre j’ai l’impression d’être une ado qui fait un truc défendu !
Je clique sur le site de Rencontamitié.com , il s’ouvre …puis je ne sais plus, mais qu’est ce que je fais ?Une petite voix se met à me parler dans ma tête. « Oui d’accord, t’es un peu en manque là, mais qu’est ce que tu vas faire sur un site de rencontres. Toi qui ne manque pas une occasion pour te moquer de Marie quand elle te parle de ses expériences sur le net. Et puis, si tu rencontres quelqu’un, t’aura jamais le courage de le voir en vrai. Et si c’est un cinglé … tu y as pensé ? je secoue la tête . Allez, je ferme tout et je vais me coucher. Prête à cliquer sur la petite croix en haut à droite, j’hésite. La petite voix revient mais là, c’est la tentatrice. Quoi, qu’est ce que tu risques, tu y vas, tu regardes, tu discutes au pire, si la personne ne t’ intéresse pas tu l’envoies balader. C’est aussi simple que ça. Pourquoi penser tout de suite à la future hypothétique rencontre.
Je reste prostrée entre l’envie de fermer et celle de continuer. Marie y va, et elle n’a jamais eu de problème. Marie c’est mon amie d’enfance, avec elle on a fait les quatre cents coups, enfin c’est elle qui m’entraînait dans ses délires. Et quelques fois je l’ai regretté amèrement .. mais bien souvent qu’est ce qu’on a rit. Elle est toujours proche de moi malgré les années qui ont passé. Elle est divorcée, et est toujours en quête de son homme idéal. Elle n’a pas froid aux yeux et depuis qu’elle est seule, j’en ai vu défiler des hommes . Bon, je ne suis pas comme elle, si je trouve quelqu’un qui me convient, je ne vais pas non plus sauter dans son lit le premier soir, j’ai beau n’être plus une adolescente, après 15 ans de mariage, je pense que j’aurai du mal à me laisser aller avec un autre homme. J’ai l’impression de ne plus savoir comment séduire, comment flirter, c’est tellement loin tout ça.
J’ai froid tout à coup, j’allume le convecteur près de moi, toujours dans les pensées. Je regarde l’écran, le site est ouvert, en attente de ma décision. Alors qu’est ce que je fais … Je vais naviguer sans m’inscrire et puis voilà ! Je m’avance vers l’écran, mes doigts prêts à commencer à taper.
Je lis, mince ! je ne peux m’y promener que si je m’inscrits. Ca m’aurait arranger de d’abord voir si ça me plait. Après tout j’ai décidé de le faire et puis je n’ai rien à perdre et si ça ne me plait pas, j’annulerai mon inscription et puis voilà ! Je regarde comment il faut faire pour s’inscrire. C’est la première fois que je fais ça. D’abord il faut que je trouve un pseudo. Hm ! Je cherche, je réfléchis ….hm ! Je pense à la peinture c’est une de mes passions, le nom d’un peintre connu peut être, oui ! voilà heu ! Manet, Monet … Dali oui voilà Dali. J’adore ce peintre, c’est un des mes peintre préféré. Bien, ensuite mon adresse mail, ça m’embête un peu, mais je me dis que ce doit être sécurisé et que personne ne peut la voir. Je tape mon adresse et puis ce que je recherche … je clique sur : rencontre amicale…ouais! Là je mens un peu. Mais comme ça je prends pas de risque, ensuite … avec des hommes, des femmes ? pour ça pas besoin de réfléchir et je coche homme. Il est noté aussi qu’avec une photo, on a plus de chance d’être contacté, pas question que je mette mon visage sur ce site. Je verrai bien, de plus je vais sûrement pas rester inscrite longtemps, c’est juste pour voir.
Sur mon profil je reste discrète, le minimum, je mets mon âge … rhoooo, il demande une description, pfff ! je mets ma taille 1m 60, mon poids 55 kg lol, vraiment, mais qu’est ce que je fait là, mon dieu, je devrais aller dormir plutôt mais je continue. La couleur des cheveux, chatain je m’arrête là c’est bien suffisant. Et puis dans catégorie …ça me fait sourire, comment on veut à tout prix mettre les gens dans des cases bien définies… Hétéro, homo , bi ,je coche hétéro, mon mot de passe.. et validé .
Mon téléphone portable sonne et me sort de mes réflexions. C’est elle...
Elle me demande comment s’est passée ma rentrée. Je lui raconte plutôt les points positifs, je n’aime pas trop lui parler des petits soucis. Puis elle me raconte sa journée et malheureusement comme souvent ces dernières semaines, elle me parle en long, en large et en travers des soucis dans son service. Au début je l’écoutais attentivement et je lui apportais mon point de vue et je la conseillais mais elle n’entendait pas vraiment, elle écoutait mais n’en tenait pas tellement compte alors depuis peu, je la laisse parler, ponctuant de temps en temps d’un « oui », « non », « ah bon ? » etc. J’en profite pour me connecter sur msn et commencer à parler avec mes amis. Elle s’arrête de parler quand elle m’entend pianoter sur le clavier à une vitesse soutenue et me demande ce que je fais.
« Je suis sur msn mon cœur mais je t’écoute. Tu sais bien que je peux faire plusieurs choses en même temps.
- Oui, enfin bon. Tu parles avec qui ?
- Avec les copines du hand.
- Avec Emmanuelle ? Je suis sûre qu’elle est intéressée par toi !
- Mais nan. On s’apprécie c’est tout. En plus comment peux-tu dire ça, tu ne l’as vu qu’une fois.
- Ouais. Sinon… »
La discussion repart. On s’appelle tous les soirs pendant des heures. La plupart du temps j’aime bien mais quelquefois, ça m’agace parce que je ne peux pas vraiment me consacrer à autre chose ou bien lorsqu’elle parle toute seule de ses problèmes au boulot.
Héloïse raccroche plus tôt ce soir, elle est crevée. Je lui souhaite une douce nuit et lui envoie plein de bisous. Moi je continue de parler sur msn avec les uns et les autres. J’ai envie de profiter de ma soirée parce que dans les futures semaines j’aurais beaucoup plus de boulot et moins de temps pour moi. Je complète ma playlist avec les dernières chansons que j’ai entendues à la radio et que j’aime. Je consulte de nouveau mes deux boîtes mails. J’ai une adresse qui date de mes années à la fac et à la cité U. où j’ai rencontré plein de monde et me suis fait de très bons amis. Sur la boîte plus récente et davantage professionnelle… pas de nouveau message. Sur ma deuxième boîte : vous avez un message non lu. Ah ! Qui est-ce ? C’est Céline, une de mes ex. Je lis son mail et je souris. Je suis restée en très bon terme avec. On s’était aperçu toutes les deux que nous n’étions pas faites pour être ensemble. On s’entendait bien en tant qu’amies mais pas du tout en tant que couple, c’était une vraie cata ! Mais on avait réussi à sauver notre amitié, c’était le principal. Je souris donc car elle me raconte encore une de ses folles aventures. Elle a rencontré une nana sur le net, sur un site de rencontres. Apparemment sa nouvelle conquête est géniale, super intéressante et « c’est un très bon coup ;-) » ! Sacré Céline, elle ne change pas. Tout est génial au départ mais… ça ne dure pas forcément. Enfin, elle ne se morfond pas et rebondit toujours. Elle termine son mail en me demandant comment ça va, surtout avec Héloïse car elle sait que j’ai des coups de blues parfois… « P.S. : Tu devrais peut-être penser différemment… Tiens, voilà le nom du site où je suis allée : Rencontamitié.com … ». Pourquoi m’écrit-elle ça ? Penser différemment ? Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Je souris en me demandant encore ce qu’elle a pu inventer ! Ahlala ! Mes yeux sont soudain attirés par les barres en bas de mon écran qui clignotent en orange. J’étais tellement absorbée dans mes pensées que je ne répondais plus à mes conversations msn. Je reprends le fil des différentes conversations. Beaucoup me souhaitent une bonne nuit car ils vont se coucher. Manue quant à elle fait la folle et m’envoie plein d’émoticônes, plus drôles les une que les autres. Je salue ceux qui vont se déconnecter et continue de parler avec Manue. Enfin on ne se parle pas toujours. On se fait des trips avec trois mots des fois, on « pète notre câble ». Mais là, je me demande ce qu’a voulu dire Céline. Vraiment étrange son post-scriptum… Et si j’allais voir son fameux site... Ça fait un bail que je ne suis pas allée sur un site de rencontres. Quand j’étais étudiante, ça m’arrivait d’y aller et de faire des rencontres. Plus ou moins réussies d’ailleurs. Je réouvre ma boîte mail, clique sur le message de Céline puis sur le lien…
Je réouvre ma boîte mail, clique sur le message de Céline puis sur le lien…
La page du site s’affiche. Le design est pas mal. Je lis les différentes rubriques et observe la page d’accueil. Puis je clique sur l’onglet « nos membres ». Une fenêtre s’ouvre. « Inscris-toi vite si tu veux dialoguer avec les inscrits. En deux clics c’est fait. À tout de suite ;-) ». Pfffff. Il faut d’abord que je m’inscrive, je déteste ça ! Il faut toujours remplir tout un tas de cases et se présenter. Or je n’ai jamais d’inspiration… Je réfléchis : soit je ferme et vais me coucher ou alors… je m’inscris avec le strict minimum… histoire de comprendre pourquoi Céline a voulu que j’y aille. De toute façon, il faudra que j’en reparle avec elle.
Je choisis la deuxième solution et clique pour m’inscrire. « Votre pseudo ». La galère… Qu’est-ce que je pourrais trouver d’original ? Pffff… Douceur des îles ? N’importe quoi. Je suis rousse à la peau blanche, super exotique lol ça ne colle pas avec ce pseudo là. Des mots anglais peut-être… Inmymind ? Nan, je l’ai déjà vu quelque part ce pseudo il me semble… sur un forum de je ne sais plus quoi… Bon allez Julia, tu ne vas pas passer trois heures à trouver un pseudo ! Ou alors, c’est un signe, le signe qu’il faut que tu abandonnes ce site ! J’éclate de rire ! Allez, un petit effort. Qu’est-ce que j’aime dans la vie ? Le sport. Ouais… La peinture. Oui… Je vais prendre le nom d’une femme peintre. Sonia Delaunay par exemple. Parfait ! Au moins, ça permettra de faire le tri sur les personnes qui viennent me parler. Qu’est-ce que je raconte ?! Je vais juste faire un petit tour histoire d’en parler avec Céline, je ne veux pas nouer des relations avec les membres de ce site ! Bref. Mon choix de pseudo est fait. Il faut ensuite donner son adresse mail. Ah ! Ça m’ennuie. Est-ce que je crée une nouvelle boîte mail ? Oh non, allez. Je tape mon adresse mail, pas la professionnelle, l’autre. Ensuite, il faut que je clique sur ce que je recherche. « Rencontres amoureuses, rencontres amicales, rencontres hot… » Eh bien, les sites ont un peu changé depuis le temps où j’y allais. « Rencontres hot » quand même ! Je suis un peu surprise. Je coche « rencontres amicales ». Après… - en deux clics soit disant, mon œil !! – avec des hommes, des femmes… Des femmes évidemment ! Quoique… j’aurais pu changer pour une fois ?! lol Nan, ce n’est même pas envisageable. Je suis sûre que dans les dix secondes un mec va venir me demander si je suce !! Beurk ! Maintenant je dois remplir des cases : « votre profil ». Eh bien 27 ans, rousse, cheveux mi longs, yeux bleus. 1m 62, 52 kg. Ils ne veulent pas mon tour de poitrine aussi ?! lol Ma présentation. Je n’en mets pas, ça va plus vite ! Lesbienne. Qui recherche… je coche lesbienne, bi et pourquoi pas hétéro. Je choisis un mot de passe et clique sur « valider »…
Je peux naviguer sur le site … c’est très excitant, je lis les différentes possibilités, je vois « nos membres » je clique sur les membres masculins et une page s’ouvre. Des profils apparaissent où la personne a noté plus précisément quel type de personne, elle recherche…Je les lis, et c’est vrai qu'inconsciemment je vais plutôt vers ceux qui ont mis des photos. Y en a des pas mal, mais il y a aussi des courageux. Parce que, même si le site dit qu’on a plus de chance si on met sa photo, franchement, certains devraient s’abstenir. Tout à coup je me trouve vraiment méchante, tout le monde a le droit au bonheur d’aimer et d’être aimer.
On peut aussi demander à parler à une personne ou cliquer en mettant le profil dans ses préférés. Je pense que je n’oserai jamais demander un dialogue avec quelqu’un, trop peur de prendre un râteau et que la personne ne me réponde pas. Je sais, c’est bête, mais je suis comme ça, je n’ai jamais eu besoin de faire le premier pas. Je suis plongée dans mes pensées quand tout à coup, une petite musique m’indique qu’une personne veut parler avec moi. Je vois un pseudo qui clignote. Je clique, pour voir. Je regarde, il a écrit « Bonsoir, encore debout à cette heure ? » c’est un homme, il y a sa photo, bof…il a peu prés mon âge …mais bon , il ne me plait guère donc je refuse, clic ! je ferme les yeux ..puis je souris en moquant de moi, que veux tu qu’il t’arrive ? ..en me parlant tout haut …l’innocence des premier pas …j’ai l’impression que je suis entrée dans un couloir et que j’ouvre les portes en espérant que je ne vais ne va me faire manger à la prochaine…étranges sensations !!!!
Mais peu à peu je prends de l’assurance ….j’entame une discussion avec un autre homme qui m’a sollicitée … pas mal en plus, il y a sa photo :
« bonsoir…
je regarde le curseur clignoter, et puis mes doigts se mettent à taper :
- bonsoir ..
- J’ai vu ton profil, dommage pas de photos!
- Oui je ne veux pas en mettre !
- Pourquoi, tu es si laide que ça.
- Je ne crois pas, mais je n’en ai pas envie !
- T’es une grande fille qui s’assume, non ?
Mais quoi, je m’assume, il commence à m’énerver celui là :
- mais c’est comme ça, je ne mets pas de photo ..
- hum ! dommage, parce que t’avais un profil intéressant ....
- ah oui, comment t’as vu ça ?
C’est vrai, j’ai rien noté de particulier qui pourrait me rendre plus intéressante qu’une autre, je hais l’hypocrisie. Qu’est ce que les mecs ne diraient pas pour arriver à leur fin … enfin j’en ris..
- Et bien, tu m’as l’air d’être une belle femme ..
- Avec ma taille et mon poids, comme renseignements tu peux dire ça ! t’es doué !
- Comment t’es habillée là ?
- Quoi ?
- Oui allez, racontes ! et puis on pourrait se faire une petite web cam, ça te montrerait de quoi je suis capable … ça te dit ?
Et voilà, j’en étais sûre … au bout de 10 minutes il me demande une webcam…comment je suis habillée.. ect... vraiment y a des pervers bon à enfermer…je quitte la discussion !
Oh je regarde l’heure, mon dieu !..il est 1h 30.. demain je vais me damner d’avoir été me coucher si tard….je baille, me déconnecte…ferme toutes les fenêtres…éteins l’ordinateur
Allez au lit , je m’enfonce dans sous la couette…et je m’endors presque aussitôt.
Allez c’est parti. Je peux naviguer comme je l’entends sur le site. Je clique sur l’onglet « nos membres ». Je vais aller voir les femmes connectées dans la région. Une nouvelle page s’ouvre et des profils apparaissent. Certains avec photos. Je commence à regarder les profils et les photos. Il y en a de tout âge… des lesbiennes, des bisexuelles, des hétérosexuelles… des brunes, des blondes, des rousses… Je lis des présentations. Certaines ont écrit deux lignes d’autres au moins dix, ouah ! Je lis. Certaines présentations sont très originales, je ne pourrais pas en faire autant. Une petite musique se fait entendre. Ah ! Je cherche sur l’écran ce qui a changé. À gauche, un pseudo clignote. Je clique dessus. « Salut. Ça va ? ». Une femme vient me parler. Je réfléchis quelques secondes. Ça me fait un peu bizarre… J’ai l’impression qu’en lui parlant je vais tromper Héloïse. C’est complètement absurde mais bon, j’ai ce sentiment. « Ne sois pas timide, je ne vais pas te manger ! ;-) ». Bon allez, je ne fais rien de mal en lui parlant. Je me lance : « Salut. Ça va. Je suis nouvellement inscrite alors je découvre le fonctionnement.
- D’accord. Et pourquoi nouvellement inscrite ?
Oh, je ne m’attendais pas à cette question…
- Pour voir… comme ça.
- Ok. Tu es célib ?
Ah, nous y voilà pensais-je !
- Non.
- Ok. Bonne soirée alors. »
Et elle clôture la conversation. Je me mets à sourire. Au moins les choses sont claires. Je décide quand même de lire son profil. « Marjorie, 25 ans, lesbienne, célibataire. Je recherche une p’tite nana sympa qui saura me faire vibrer. Alors si c’est toi, à ton clavier ! ;-) » Bon, eh bien elle a raison, je ne suis pas libre alors autant qu’elle ne perde pas son temps… Je repars lire les autres profils. Aucun ne me rend curieuse… En même temps, ce n’est pas bien gênant. Je jette un coup d’œil sur l’heure affichée en bas à droit de l’ordi. Oh ! 23h50 ! Je n’ai pas vu l’heure passée. Je ferme toutes les fenêtres de l’ordi, l’éteins et me dirige vers ma chambre. Je me déshabille et regarde l’état de mes bleus dans la psyché. À cause du hand j’ai souvent des bleus sur les bras ou bien sur le corps. Là j’en ai un sur l’épaule, tout vert et un autre sur le côté en dessous de mon sein gauche. Ça me fait mal quand j’appuie dessus. Ce n’est pas très esthétique… Tant pis… Je me détaille dans le miroir… À part les bleus, je suis assez contente de l’image que me renvoie le miroir. « Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ?
- Moi ? Je n’en doutais pas ! ;-) Bon allez, couche toi Julia au lieu de délirer toute seule ! J’enfile une nuisette et me glisse sous les draps. Je me recroqueville sur moi parce que les draps sont froids et je repense à ma journée… Je vais être crevée demain, pffff… Je mets du temps à m’endormir
Bip, bip, bip….. quoi ? mais il déconne ce réveil, je viens juste de m’endormir… un coup sec dessus et le silence reviens ouf…non c’est pas possible ... il est déjà l’heure, encore 5 minute et je plonge ma tête dans l’oreiller…. Mais ça ne dure pas, Alex arrive .."allez maman ,debout, " elle est super en forme et moi j’ai deux de tensions.
« Oui, je me lève !
-Oui parce que j’ai pas envie d’être en retard à l’école…et que tu sois encore énervée….
-OK je me lève »
On déjeune toutes les deux, corn flakes, lait pour Alex et café au lait pour moi ..et jus d’orange pour toutes les deux.
« Bon je vais prendre ma douche, n’oublies pas de préparer ton sac, et va t’habiller. »
Ma douche terminée, je m’habille, il fait beau alors je mets une jupe noire avec une tunique noire aussi qui tombe dessus …des DIM up ..petites chaussures à talons fermées…je me regarde ..pas mal !!
Alex m’attend, elle a enfilé son blouson, je mets le mien ,un petit blouson en cuir qui rend ma tenue un peu moins conventionnelle. En voiture, nous parlons et Alexia me demande si je vais parler à son institutrice. Je confirme que si je la vois ce matin, je lui parlerai afin de vraiment m’excuser. Elle sourit, et me dit qu’elle est contente ..parce qu’elle aime bien sa maîtresse, et ne voudrait pas que l’on reste fâcher toutes les deux.. Elle me fait sourire, avec ses réflexions …
« on va pas devenir amies, tu sais .. »
Nous arrivons à l’école, des parents attendent déjà devant le portail…aujourd’hui nous sommes en avance.. waouu !!! Nous attendons avec les autres, quand je vois arriver l’instit d’Alexia … elle a mis une jupe elle aussi….elle lui va très bien d’ailleurs, j’avais pas remarqué qu’elle était si jolie et ses jambes !!! ! rhooo ! mais vraiment qu’est ce qui m’arrive…, je ne remarque jamais comment sont habillés les gens et surtout pas les femmes. En plus je la détaille, elle va finir par sentir mon regard sur elle. Je change d’horizon, Alexia qui parle avec ses nouvelles amies. Elle est heureuse, ça me fait plaisir qu’elle se soit adaptée aussi vite à sa nouvelle école. Je regarde ma montre, il va bientôt être l’heure de la rentrée des classe. Je vois Mlle Millet ouvrir la barrière et les enfant commencent à pénétrer dans la cour.
Enfin, tous les enfants sont rentrés, Alexia entre à son tour et je me retrouve devant elle. Elle est vraiment jolie, de beaux yeux bleus, une chevelure rousse rehausse la blancheur de son teint , tout cela est très harmonieux, je suis contente de la revoir, d’arranger les choses avec elle, pourquoi ? pour Alexia ? hum, je secoue la tête presque malgré moi. Oui ! c’est pour Alex. Mais arrête de la regarder comme ça. Ca ne se fait pas ! rhoooooo ! si, je peux apprécier la beauté quand je vois une belle femme. Après tout, on trouve bien les actrices belles, et alors! sans pour autant , sans pour autant quoi ? sans pour autant …pff , mais oui c’est normal ! mais pourquoi toutes ces questions dans ma tête .. c’est l’institutrice de ma fille, je me reprends pour la saluer :
« Bonjour, je suis la maman d’Alexia, je tends ma main en lui souriant, je pense que vous m’avez reconnue.
Elle tend la sienne … nos mains se touchent et quand je lui parle elles sont toujours jointes, je la regarde, je penche la tête sur la droite, j’attends sa réponse qui tarde un peu, comme dans ses pensées. Je me demande si elle m’a entendu ? et elle réponds enfin :
« oui, oui ! je vous ai reconnue, en me regardant.
-Ha bon ! et bien voilà, je voulais encore m’excuser pour mon attitude d’hier, je suis vraiment désolée, j’avais passé une journée exécrable. »
Elle a l’air ailleurs, elle m’écoute j’espère ? parce que je vais pas recommencer mon explication deux fois ! comme elle ne répond pas, je reprends :
« et je n’aurais pas dû vous agresser de cette manière…
- mais j’ai un caractère un peu emporté.. moi aussi me dit-elle avec un charmant sourie , vous êtes tout excusée, en fait je n’ai pas été courtoise moi non plus.
- On a des caractères similaires alors !
- Oui, il faut croire »
Elle est étrange, s’arrête de parler comme si elle pensait à autre chose et reprend la conversation comme si de rien n’était.
Je pose mon regard sur nos mains, et je remarque qu’elles sont toujours jointes, en fait nous l’avons vu ensemble et c’est ensemble que nous les retirons .. brusquement. Comme quand on se brûle. Heureusement je ne rougis pas facilement, sinon elle aurait pu voir la gène que m’a procurer la chaleur de sa main dans la mienne. Étrange sensation, je ne suis jamais gêner en face d’une autre femme, il n’y pas de raison. Avec un homme c’est une autre chose, il a ce phénomène de séduction, normal, qui peut rendre une situation embarrassante . Je ne comprends pas pourquoi cette jeune femme m’émeut à ce point. Je me ressaisis rapidement :
« Bon alors, si nous sommes d’accord et bien … j’espère que nous allons repartir sur de meilleures bases.
Elle veut répliquer mais mon portable sonne …. Je lui demande de m’excuser et réponds en gardant le regard sur elle.
-Allô, Marc oui…. bien sur …………pour le Week-end …pas de problèmes …bien ..oui c’est super …elle va être contente ….je t’embrasse ..
je me tourne vers l’institutrice d’Alexia et lui dis :
« donc, acceptez encore mes excuses et à ce soir …je promets de ne pas être ne retard.. au revoir !
- oui, pour hier, c’était un malentendu ..
- au revoir alors !
- au revoir ! »
En m’éloignant , j’ai l’intuition qu’elle me regarde encore, j’aurais bien vérifier mais je ne veux pas me retourner. Ce n’est que lorsque j’entre dans ma voiture que je la vois parler avec un élève. Une sensation étrange m'envahie…et puis , pourquoi aurait elle fait ça ? tu parles d’une intuition .. je ris bêtement. Je vois l’heure s’afficher sur le tableau de bord lorsque je démarre la voiture…allez, Clara ! arrête tes divagations, tu vas finir par être en retard.
Mmmmmmm. Il est trop tôt pour se lever. Je me retourne, resserre les draps et les couvertures autour de moi. Je suis bien au chaud là… et les draps sont tout doux… un vrai bonheur… jusqu’au « BIP » strident de mon radio-réveil qui m’agresse les oreilles. Ahhhhh ! Satané réveil. Je me retourne et appuie sur le bouton pour l’arrêter. Je me lève et me dirige dans la pénombre, je connais le chemin par cœur mais j’espère ne pas avoir laissé traîner un cartable ou une pile de manuels sur le passage. Je file directement sous la douche, cela va me réveiller. Je sors de la douche, me sèche et vais en peignoir ouvrir les volets du salon. Grand ciel bleu déjà, soleil, il fait un peu frais mais la température va vite grimper. Je me dirige donc vers l’armoire pour choisir une tenue. Une jupe bleue outremer et un top blanc, ça sera parfait. Je me maquille légèrement les yeux et choisis un collier assorti à ma tenue. Petit-déjeuner maintenant : chocolat chaud, tartines et céréales. Je regarde l’heure. Je suis dans les temps, parfait. J’ai le temps de manger tranquillement puis j’y vais.
Aujourd’hui je suis la première à l’école. J’ouvre ma classe, pose mes affaires et emmène mes cours pour faire les photocopies nécessaires. Je dois faire des recto-verso, j’espère que la photocopieuse ne va pas faire des siennes ce matin. Déjà qu’elle n’a pas l’option recto-verso. Je remets les feuilles à l’envers dans le tiroir pour faire le verso. Puis j’appuie sur le bouton pour lancer les photocopies. La première feuille sort, la deuxième aussi. Yes ! Mais à peine ai-je prononcé ce mot de victoire qu’il y a un problème. Ça y est, elle bourre ! Je me mets à pester et jurer. Nous avons eu des soucis toute l’année dernière. Le réparateur venait toutes les semaines en fin d’année mais croyez-vous que la mairie se déciderait à acheter une nouvelle photocopieuse pour l’école. Mais non ! « Elle fonctionne très bien voyons. Et puis ça serait un coup important... » Blabla blabla. Ça serait la photocopieuse de la mairie, cela ferait longtemps qu’ils l’auraient changée ! Mais voilà, ils ont une dent contre nous. Cela date de longtemps, avant qu’Elise, Angélique, moi ainsi que d’autres collègues soyons arrivés dans cette école mais ils nous mettent quand même dans le même sac. Pfffff, c’est vraiment n’importe quoi. Et ça nous pénalise parce qu’une école fonctionne beaucoup mieux quand les élus et les enseignants s’entendent bien. Nous sommes tributaires d’eux au niveau de certains budgets. Espérons que cela change aux prochaines élections municipales…
Du coup je suis obligée de jeter plein de feuilles froissées à la poubelle, quel gaspillage ! Je soupire quand Elise et Angélique arrivent.
« Cette p… de photocopieuse recommence ses crises de misogynie !!
Les filles éclatent de rire.
- Peut-être est-elle seulement homophobe ? me répond Angélique avec un sourire en coin.
- Ah bon ? Tu m’aurais caché des choses sur toi alors ? Répliquais-je.
- Ah tu t’es fait avoir ! lance Elise à Angélique.
- Bon allez je vais ouvrir la barrière et accueillir tout ce petit monde. Je laisse entre vos doigts de fée cette très chère photocopieuse. Bonne chance ! »
Je me dirige vers la barrière. Quelques enfants et parents attendent. Les parents sont avec leurs enfants mais bientôt ils attendront dans la voiture… En même temps, je ferai peut-être la même chose à leur place… Je salue quelques parents quand je me trouve nez à nez avec la mère d’Alexia qui me tend la main avec un grand sourire. Je n’avais pas repensé à l’incident d’hier. Je lui tends la main assez surprise.
"Bonjour, je suis la maman d’Alexia, je pense que vous m’avez reconnue…
Je mets quelques secondes avant de lui dire oui… et que je l’ai bien reconnue. Je suis scotchée, je la trouve belle... Elle a des yeux pers, pétillants et un sourire radieux, une bouche sensuelle avec des lèvres pulpeuses... Pas exagérément, non, pile comme je les aime… Ouhla, que m’arrive-t-il ? Julia reprend-toi, c’est une mère d’élève !
- Voilà je voulais m’excuser pour mon attitude d’hier, je suis vraiment désolée, j’avais passé une journée exécrable et je n’aurais pas dû vous agresser de cette manière, mais j’ai un caractère un peu emporté !
- Moi aussi ! lui dis-je en souriant. Elle est vraiment ravissante… Vous êtes tout excusé. En fait, je n’ai pas été courtoise moi non plus…
- On a des caractères similaires on dirait !
- Il faut croire… Ouah, si elle commence à me dire ça… Puis je vois son regard sur nos mains toujours jointes. Je retire ma main en même temps qu’elle, et je rougis… j’espère qu’elle ne va pas s’en apercevoir !
- Bon alors si nous sommes d’accord, eh bien j’espère que nous allons repartir sur de meilleures bases… me dit-elle avec encore son sourire ravageur…
Je n’ai pas le temps de répondre que son téléphone portable sonne. De meilleures bases, pas de problème… et plus si elle veut…
Elle s’excuse et répond. J’entends sa conversation. Marc… Ce doit être son mari… Mon sourire disparaît… Je suis bien bête de me faire des idées… Elle ne l’a pas fait toute seule sa fille ! Je m’en irais bien mais elle me fixe. Elle raccroche :
- Donc, acceptez encore mes excuses et à ce soir… Je promets de ne pas être en retard…
- Oui, pour hier c’est un malentendu…
- Alors au revoir…
- Au revoir. Je la regarde s’éloigner et repartir vers sa voiture... Cette tunique noire et cette jupe de la même couleur lui vont à ravir… Je suis songeuse mais un élève me sort de ma rêverie.
« Maîtresse, est-ce qu’on va faire du sport aujourd’hui ? Ça y est, la sempiternelle question revient ! Je lui réponds avec le sourire en l’imitant :
- Maîtresse est-ce qu’on va faire des maths et du français aujourd’hui ? » Puis je ris en lui ébouriffant les cheveux. »
La matinée se passe bien. Les élèves sont attentifs et très sages ce qui me permet de bien avancer dans ce que j’avais prévu de faire avec eux. Puis midi arrive avec ce satané soutien… Depuis l’an passé, nous devons effectuer deux heures d’aide personnalisée auprès des élèves en difficultés. Il faut caser ces heures le midi ou en fin d’après-midi après l’école mais du coup les journées sont allongées pour ces élèves-là, or c’est déjà ceux-là qui ont du mal à se concentrer toute une journée… chercher l’erreur… Et puis est-ce vraiment bénéfique ? Pour ceux qui ont besoin d’un coup de pouce sur une notion que l’on vient de commencer, ça peut les aider mais pour les élèves en grandes difficultés ? Ce n’est pas deux fois trente minutes pendant trois semaines qui vont les aider… Enfin bref, vaste débat… Je prends mes deux élèves et c’est reparti ! Puis la pause repas arrive, bien méritée. Nous mangeons Elise, Angélique et moi à l’école car nous n’habitons pas le village même et que la cantine est sur l’autre site ; ça évite les frais personnels de route. Nous avons un micro-ondes dans la classe d’Elise pour faire réchauffer notre tambouille et une bouilloire pour le café ou le thé c’est plutôt rudimentaire comparé à certaines écoles mais ce qui compte pour nous c’est de bien s’entendre.
« Alors tes deux nouveaux élèves ? me demande Angélique. Ça se passe bien ?
- Pour l’instant très bien. Ils semblent tous les deux avoir un bon niveau et sont pour le moment calmes mais il faut voir d’ici quelques semaines. Méfions-nous de l’eau qui dort !
- Oui ça c’est sûr ! Tous les ans, on est surpris par certains !
- J’ai dit à Clémence et Mathilde de faire connaissance avec Alexia et de jouer avec et ça a l’air d’aller. Quant à Romain, comme presque tous les garçons, ils jouent au foot avec les autres alors je ne m’inquiète pas.
- C’est la mère de la nouvelle qui est venue te parler ce matin ? me demande Elise.
- Oui. En fait elle est venue s’excuser de s’être emportée hier…
- Ah bon ?! me coupe Angélique. J’ai raté un épisode là.
- Tu étais déjà partie. J’ai dû attendre vingt-cinq minutes qu’il y ait quelqu’un qui vienne chercher Alexia. C’est sa mère qui était en retard. Déjà le matin elle l’avait déposée vite fait. Ça fait bien le premier jour… Du coup, on s’est un peu accrochées hier. Tu me connais, moi et mon ton aimable… Enfin, elle aussi est partie au quart de tour ! Mais bon, elle est venue ce matin s’excuser et j’en ai fait de même. C’était trois fois rien de toute façon. Par contre, je n’ai pas vraiment su les raisons de son retard. Alexia m’a juste dit que sa mère était souvent en retard. Du coup comme j’ai ramassé les feuilles de renseignement ce matin, je vais pouvoir regarder le contexte familial pour elle et pour Romain.
Je vais chercher ma pochette où j’ai rangé les feuilles. Je cherche celle d’Alexia.
« Parents divorcés. La mère est secrétaire, le père est commercial. Pas de frère ni de sœur. Le père habite loin. Voilà pour l’essentiel.
- ça peut expliquer son retard d’hier. Un imprévu au boulot peut-être. Si elle vient d’emménager et qu’elle ne connaît personne qui puisse aller chercher sa fille, ça n’est pas forcément évident… me dit Elise.
- Oui, bien sûr. Si elle est toute seule à s’occuper de sa fille et qu’elle doit gérer le quotidien en plus de son boulot, pas facile tous les jours…
Pendant qu’Elise et Angélique continuent de parler je continue de fixer la feuille et repense aux yeux pétillants de… Clara… elle s’appelle Clara… très joli prénom… enfin, il lui va bien… et je revois son sourire magnifique… puis ma gêne à retirer ma main de la sienne… j’espère qu’elle n’a pas vu mes joues s’empourprer… C’est étrange que l’on est laissé nos mains serrées l’une dans l’autre… Je sens de nouveau la gêne s’insinuer en moi. Que m’arrive-t-il ? Certes, elle est ravissante mais quand même… En même temps, vu l’état de ma relation avec Héloïse…
« Ouhouh ! Julia !
- Oui. Pardon, j’étais dans mes pensées.
- Ah bon ? Les filles éclatent de rire.
- Une tisane ?
- Oui, parfait »
Et nous reprenons nos discussions avant de retourner chacune dans nos classes et de travailler avant que les élèves ne reviennent.
la suite ici
Seb
Pur délire
Le blog délire qui ne se prend pas la tête.